En tant que pédiatre, j'ai souvent l'occasion de suivre les interactions entre les parents et leurs enfants amenés à la
clinique. Beaucoup d'enfants arrivent pour des examens de routine, donc ils sont tout à fait conscients de ce qui se passe.
Chez certains, la notion de pudeur est bien poussée. Parfois, on a l'impression que l'enfant a plus de retenue que son parent.
En effet, je rencontre des cas où certains parents pensent que les enfants n'ont rien à cacher, alors que l'enfant ne veut
pas se déshabiller pour être consulté. Sur ce point, je crois que les parents doivent faire un effort pour démontrer par leurs
actions ce qu'est la pudeur à leurs enfants.
L'enfant de 4 ans qui ne veut pas se déshabiller peut avoir un parent qui trouve naturel de déshabiller l'enfant complètement,
sans aucun préambule. Mais quant à moi, je prends plaisir à les mettre en confiance et les recouvrir d'un drap. Ensuite je
leur donne cette consigne quand je dois les consulter: « Personne ne doit enlever le sous-vêtement si maman n'est pas là.»
La promiscuité n'aide pas non plus à l'enseignement de la pureté. Par exemple, l'enfant qui dort dans la chambre des parents
apprend des choses qui subtilement nuisent à son innocence, des choses qu'il ne peut encore canaliser.
J'aimerais dire aux parents qu'ils doivent montrer de la retenue devant les enfants, car ces derniers sont déjà bombardés
dans les rues, à la télé, par des images indécentes. C'est très tôt dans la vie que l'enfant doit commencer à internaliser
les notions de pureté et de pudeur. Ainsi, l'on fait bien d'éviter de parler de choses scandaleuses en la présence de l'enfant.
Le parent se doit de faire montre de tempérance en tout pour le bien de son enfant, c'est-à-dire éviter les conversations
grivoises, les manquements aux demandes de la décence. Il va sans dire que les notions de propreté marchent de pair avec la
pureté.
Dr Micheleine Charles
Pédiatre
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